среда, 12. јун 2013.

AUX CONSULS (Конзулима)


15.

AUX CONSULS

(Конзулима)

Cettigne, le 9. octombre 1861.

Messieurs les consuls,

Le 17. septembre dernier me trouvant continuellement harcelé par les provocations incessantes des Turcs du côté de l'Albanie, j'écrivis à Son Altesse Orner Pacha et le priai dans le seul but de mettre un terme à une effusion de sang sans but et sans résultats, de vouloir bien donner des ordres au gouverneur de Scutari et faire cesser cet état de choses.

M. le général en chef fit répondre le 11. octobre qu'il allait prendre immédiatement à cet effet les mesures nécessaires, et me donnant par anticipation l'assurance que cet état anormal cesserait aussitôt que les instructions seraient parvenues à qui de droit.

Plein de confiance dans les promesses, je m' attendais tous les jours, sinon à la reprise des communications entre les deux populations limitrophes, du moins à voir cesser ces aguerries, qui tôt ou tard finiriaent par amener infailliblement la guerre entre le Monténégro et la Turquie.

Il n' en a été rien; les Turcs au contraire ont redoublé d'ardeur, et il ne se passe pour ainsi dire de jours sans qu'ils ne lancent des boulets sur mon territoire, les hommes, les femmes et les bestiaux sont devenus le point ue mire du bateau à vapeur de Scutari et de la forteresse de Lessendro.

A moins que la Turquie ne soit tout à fait décidée à faire la guerre au Monténégro, pareille chose ne peut plus être tolérée. J'ai cru, M. M., devoir vous en informer et faire savoir en même temps que j'ai écris dans le même sens à S. a. le Comdt en chef de l'armée Turque en Herzégovine. Provoqué comme je le suis tous les jours il m'est impossible de patienter davantage et puisque la Turquie me semble vouloir la guerre, à mon grand regret je serai forcé de me défendre et je prendrai si cela continue, les mesures nécessaires pour repousser les armes par les armes.

Vous ferez M. M. l'usage que vous jugerez convenable de ma communication, vous serez convaincus je l'es-père en examinant les choses avec impartialité que j' avais fait tout ce qui était en mon pouvoir pour éviter un conflit armé entre la Turquie et le Monténégro et que je n' aurai pris l'extrême résolution d'en appeler aux armes qu'après avoir vu échouer toutes les tentatives de conciliation. La patience humaine a des bornes et une nation, petite ou grande, qui est journellement insultée et provoquée ne peut dévorer ces injures sans déchoir dans sa propre estime.

Je nourris encore l'espoir de voir cesser une bonne fois les attaques maladroites, mais je ne vous cacherai pas, que si un seul boulet était encore lancé par les Turcs sur mon territoire je cesserai à l'instant toute démarche ayant pour but une reconciliation impossible et j'en appellerai à- la j (justice, a mon droit et aux armes.

Le prince du Montenegro
 
 
 

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