15.
AUX CONSULS
(Конзулима)
Cettigne, le 9.
octombre 1861.
Messieurs les
consuls,
Le 17. septembre
dernier me trouvant continuellement harcelé par les provocations incessantes
des Turcs du côté de l'Albanie, j'écrivis à Son Altesse Orner Pacha et le priai
dans le seul but de mettre un terme à une effusion de sang sans but et sans
résultats, de vouloir bien donner des ordres au gouverneur de Scutari et faire
cesser cet état de choses.
M. le général en
chef fit répondre le 11. octobre qu'il allait prendre immédiatement à cet effet
les mesures nécessaires, et me donnant par anticipation l'assurance que cet
état anormal cesserait aussitôt que les instructions seraient parvenues à qui
de droit.
Plein de
confiance dans les promesses, je m' attendais tous les jours, sinon à la
reprise des communications entre les deux populations limitrophes, du moins à
voir cesser ces aguerries, qui tôt ou tard finiriaent par amener
infailliblement la guerre entre le Monténégro et la Turquie.
Il n' en a été
rien; les Turcs au contraire ont redoublé d'ardeur, et il ne se passe pour
ainsi dire de jours sans qu'ils ne lancent des boulets sur mon territoire, les
hommes, les femmes et les bestiaux sont devenus le point ue mire du bateau à
vapeur de Scutari et de la forteresse de Lessendro.
A moins que la
Turquie ne soit tout à fait décidée à faire la guerre au Monténégro, pareille
chose ne peut plus être tolérée. J'ai cru, M. M., devoir vous en informer et
faire savoir en même temps que j'ai écris dans le même sens à S. a. le Comdt en
chef de l'armée Turque en Herzégovine. Provoqué comme je le suis tous les jours
il m'est impossible de patienter davantage et puisque la Turquie me semble
vouloir la guerre, à mon grand regret je serai forcé de me défendre et je
prendrai si cela continue, les mesures nécessaires pour repousser les armes par
les armes.
Vous ferez M. M.
l'usage que vous jugerez convenable de ma communication, vous serez convaincus
je l'es-père en examinant les choses avec impartialité que j' avais fait tout
ce qui était en mon pouvoir pour éviter un conflit armé entre la Turquie et le
Monténégro et que je n' aurai pris l'extrême résolution d'en appeler aux armes
qu'après avoir vu échouer toutes les tentatives de conciliation. La patience
humaine a des bornes et une nation, petite ou grande, qui est journellement
insultée et provoquée ne peut dévorer ces injures sans déchoir dans sa propre
estime.
Je nourris
encore l'espoir de voir cesser une bonne fois les attaques maladroites, mais je
ne vous cacherai pas, que si un seul boulet était encore lancé par les Turcs
sur mon territoire je cesserai à l'instant toute démarche ayant pour but une
reconciliation impossible et j'en appellerai à- la j (justice, a mon droit et
aux armes.
Le prince du
Montenegro
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